Propos branchés

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Le mécénat artistique : des exemples de l'étranger
par Guillaume Sirois

La recherche des ressources financières adéquates pour l'exploitation des structures de production et de diffusion des produits culturels représente un défi constant posé aux milieux culturels québécois et canadiens. Les moyens des différents paliers de gouvernement étant toujours largement en-deçà des besoins exprimés par les artistes et les gestionnaires culturels, on assiste régulièrement à des campagnes, plus ou moins médiatisées, qui réclament des investissements plus importants dans les milieux culturels. Plusieurs observateurs de la scène culturelle soutiennent que la solution à long terme à cette crise constante réside dans une plus grande implication du secteur privé dans le financement des arts et de la culture. On cite alors presque invariablement l'exemple des états-Unis où le mécénat artistique serait florissant, ce modèle devenant parfois une panacée à l'ensemble des problèmes de financement des arts et de la culture, sorte d'Eldorado que plus d'un rêvent d'importer au Canada.

Une tradition et des mesures fiscales

S'il est vrai que plusieurs grandes institutions culturelles américaines ont pu bénéficier de très généreux dons au cours de leur histoire, il convient toutefois de relativiser l'importance de la philanthropie américaine d'aujourd'hui. Les dons provenant du secteur privé représentent toujours prêt de 43 % des revenus des organismes à but non lucratif oeuvrant dans le domaine des arts, mais cette générosité légendaire est en baisse constante depuis 1992, selon l'organisme Americans for the Arts.

On explique habituellement cette exceptionnelle implication du secteur privé dans le financement des arts par certaines valeurs fondamentales qui seraient à la base de la société américaine. Le système politique américain décentralisé favorise la prise en charge de certains aspects de la vie sociale par les communautés locales, de manière à éviter toute intervention étatique dans des domaines jugés privés, comme c'est le cas de la culture. Or, si ce fondement de l'identité américaine a responsabilisé des élites locales, il ne faut pas non plus négliger l'importance d'une idéologie religieuse qui incite à redonner à la communauté lorsqu'on a été privilégié par la vie.

Conséquence d'une telle idéologie, d'avantageuses politiques d'exemptions fiscales ont été mises sur pied par le gouvernement fédéral afin d'encourager de tels dons.

A contrario

Force est de constater la réussite du système américain pour stimuler les dons dès lors qu'on compare ses résultats avec ceux de la France, autre pays riche mais issu d'une toute autre tradition. En effet, si l'on considère tous les secteurs de la philanthropie, les Français font don de seulement 0,09 % de leur PIB, alors que les Américains en offrent prêt de 2,1 %.

à l'opposé de la tradition américaine, l'histoire des institutions culturelles françaises est marquée par une dépendance presque totale aux subsides de l'aristocratie. Bien que le système républicain ait aujourd'hui remplacé la monarchie, la tradition de s'en remettre à l'état comme principal pourvoyeur des arts demeure. D'ailleurs, depuis que le président Georges Pompidou a fait de la culture l'une des prérogatives de la fonction présidentielle, les chefs d'état français ont tous été d'importants bâtisseurs culturels, particulièrement dans le domaine muséal.

Des mesures fiscales peu avantageuses reflètent d'ailleurs cette tradition, quoique les réformes aux lois sur les impôts, promulguées en 2002 et 2003, aient introduit des dispositions favorisant la création et le développement de fondations d'entreprise ainsi que des encouragements fiscaux pour les sociétés et les individus comparables à ceux de ses voisins européens. Pourtant, la France accuse toujours un certain retard par rapport à ces derniers au chapitre des dons aux organismes culturels. En effet, elle y consacre 190 millions d'euros, pendant que l'Allemagne dépense 250 millions, l'Italie 205 millions et la Grande-Bretagne 226 millions.

Stimuler la générosité

Les deux exemples rapportés ici pourraient constituer les deux extrémités d'un spectre sur lequel se situe chacun des pays occidentaux par rapport à l'implication du secteur privé dans le financement des arts. Or, si l'influence des traditions sur le comportement des mécènes potentiels est indéniable, celles-ci ne constituent toutefois pas une fatalité. L'adoption de mesures fiscales avantageuses demeure l'outil le plus puissant pour stimuler les dons. Mécènes, travailleurs culturels et artistes auraient tout avantage à en convaincre les autorités québécoises et canadiennes.

Certains organismes nationaux ont pour mandat de favoriser le mécénat en faveur des arts. Pour en savoir plus, consultez les pages suivantes :

Association Admical (France)
Arts & Business, London (Grande-Bretagne)
Arts & Business Council (états-Unis)
Association for Corporate Support
of the Arts (Japon)
 
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International

Solomon R. Guggenheim Museum, New York, Karl Nierendorf, 26 janvier au 4 mai 2008, www.guggenheim.org

Centre Pompideau, Paris, Alain Resnais, rétrospective intégrale, 16 janvier 2008 au  3 mars 2008, www.centrepompidou.fr


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